Témoignage: la stimulation
BILAN D’UNE STIMULATION CEREBRALE
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J’ai ressenti les premiers symptômes de ma maladie de
Parkinson en 1995. En 2007, je n’avais toujours pas de tremblements, mais j’avais
des difficultés importantes à marcher ( d’où la nécessité de prendre des
médicaments 6 fois par jour ) et des mouvements désordonnés dans les jambes.
Toutefois, je n’étais pas encore dans un état insupportable.
Je consulte le Professeur, responsable d’un service
de neurologie en novembre 2007. Il pense que, dans mon cas, la stimulation peut
être bénéfique et me demande d’y réfléchir, ce que je fais pendant plusieurs
mois. Au C.H.U.,je subis plusieurs bilans médicaux positifs et prends ma décision : je serai
stimulé en septembre 2008. J’éprouve une certaine appréhension pendant les semaines qui précèdent
l’intervention
Enfin le jour arrive : c’est le 8 septembre
2008 ; le , neurochirurgien va m’implanter deux électrodes à un
endroit très précis, à l’intérieur du cerveau. Pour cela, il faut qu’il fasse
deux orifices dans l’os du crâne. Puisqu’il faut que je puisse faire, à la
demande, au cours de l’opération, certains mouvements avec les mains, je dois
rester conscient ; l’intervention se fait donc sous anesthésie locale.
Comme elle dure 6 heures, le temps me paraît long, surtout la dernière heure.
Heureusement, le chirurgien me parle aimablement et m’encourage. Enfin, c’est
terminé !
Quand je retrouve ma femme dans la chambre,
l’émotion, contenue jusque là, m’envahit. J’ai plusieurs crises de larmes dues
à la détente après le stress de l’intervention.
Les électrodes sont implantées, mais elles ne
fonctionneront que la semaine suivante quand elles seront reliées à la pile. En
effet, je subis, 6 jours plus tard, une deuxième opération pour la pose du
stimulateur électrique ( la « pile »). On me la pose juste sous la
peau, au niveau de l’épaule, à l’avant gauche. Cette fois, je suis sous
anesthésie générale. .
Dans les jours qui suivent, les neurologues essaient
de régler la pile en augmentant progressivement son amplitude ( son intensité
). Mais les résultats se font attendre : j’ai des moments où je suis
bloqué, c'est-à-dire que je marche mal. Les neurologues me disent que c’est
normal et que les réglages peuvent prendre plusieurs semaines, voire plusieurs
mois. Ma femme s’impatiente, mais moi
je garde confiance. Je quitte le C.H.U. au bout de 26 jours, plutôt satisfait,
même si j’ai toujours beaucoup de blocages. Heureusement, il y a les
médicaments pour me débloquer avec plus ou moins de succès. Pendant ces 26
jours, je n’ai jamais souffert physiquement.
Je dois retourner souvent au C.H.U. pour essayer de
nouveaux réglages ; les neurologues tâtonnent et me font patienter en
augmentant la prise de médicaments. Ils m’avaient pourtant affirmé que, après la stimulation, j’aurais besoin
de beaucoup moins de produits, mais dans mon cas, si l’on force trop
l’intensité de la pile, j’ai tendance à piétiner.
Grâce à l’infirmière coordinatrice, je peux avoir un
rendez-vous avec un neurologue du jour pour le lendemain. Je n’ai pas compté le
nombre de déplacements au C.H.U.,
mais entre l’opération en septembre
2008 et juillet 2009, j’ai bien dû y aller une quinzaine de fois. Je commence à
perdre confiance quand, en juillet 2009, un neurologue du C.H.U., compétent et
voulant arriver au meilleur résultat possible, me fait hospitaliser 3 jours en
observation. ( Le professeur qui m’avait proposé la stimulation, lui, est venu une
seule fois dans ma chambre et ne me connaît plus quand je le rencontre dans les
couloirs du C.H.U. !)
Par contre, la persévérance de mon neurologue qui
remarque que je piétine si l’on augmente la haute fréquence de la pile, l’amène à abandonner cette haute
fréquence et à passer à la basse fréquence. (Excusez-moi pour les termes
techniques, mais ils sont importants !)
Alors je ressens tout de suite une amélioration dans la marche ;
les blocages deviennent rares, d’autant plus que je prends, à nouveau, 6 fois
par jour des médicaments, comme avant la stimulation.
Alors tout cela pour rien ? Non ! l’ équipe
des neurologues du C.H.U. estime que j’ai une amélioration de 30% : 1.
depuis l’intervention, je n’ai plus de mouvements désordonnés dans les jambes (
c’est très appréciable )
2.
la marche s’est améliorée puisque, actuellement, je n’ai plus de blocages entre
8 heures du matin et environ 23 heures. La nuit, je ne prends pas de
médicaments. Comme avant, je suis réveillé vers 5 heures – 5 heures trente à
cause de raideurs dans le bassin. C’est le lot de beaucoup de
parkinsoniens !
En conclusion, je ne regrette pas d’avoir choisi
d’être stimulé. Certes, je suis déçu d’avoir besoin de presqu’ autant de
médicaments qu’avant la stimulation,
mais à côté de cela, l’intervention m’a apporté un certain confort et un calme
appréciable dans les jambes.
Donc faut-il se faire stimuler ? Je ne peux pas
répondre à cette question. C’est à chaque malade de le décider selon son attente d’amélioration, en accord avec les
médecins, sans illusions, ni pessimisme.
Avril
2010. Jean-Marc .
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